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Ca me fait souffrir de plus en plus ...

Peut être que pendant l'année je n'ai pas le temps d'y penser, et donc que cette idée me frôle juste, n'a pas le temps d'entrer en moi ...

Pendant les vacances, elle s'installe en moi, de façon tenace, bien integrée dans mon organisme, et elle me taraude, elle me grignote jusqu'à la moelle, jusqu'au malaise ...

Je sais que c'est pitoyable, mais avoir 21 ans, et ne jamais rien avoir connu une histoire de plus de trois semaines ... Ca ronge, ça ronge ...

Tout, je dis bien tout, dans notre environnement va contre cette idée ... Les pubs, les films, les livres, montrent souvent des histoires d'amour ... Les amoureux qui s'bécottent sur les bancs publics me rendent malades, je détourne la tête de honte quand je vois un couple marcher dans la rue ... 
Oui, j'arrive même à avoir honte de ma situation, alors qu'il n'y a aucune raison à cela ...
Dans un cercle plus proche, dans mes amis, les couples se font, se refont et se rerefont ... Des mariages déjà, des projets à deux, et les célibataires qui sont vus comme des marginaux ...
Des remarques de certaines personnes, pour qui l'amour est quelquechose d'acquis depuis très longtemps, et pour qui à 21 ans il est normal d'en connaître beaucoup ... Et donc, beaucoup de remarques me vexent au plus profond de moi, sans que personne ne le sache ...
Enfin, la famille, mes parents, qui estiment que ça arrivera quand ça arrivera ... Mais bordel, je n'en peux plus !! Personne ne s'en rend compte mais je le sens !
Je suis arrivée à un point que je déteste, c'est à dire rougir à chaque fois que je croise le regard d'un mec !! Imaginer que ce mignon petit pharmacien m'a remarqué quand je suis rentrée, et qu'il va venir se jeter à mes pieds pour me déclarer son amour ... C'est complètement con, et je me hais quand je suis comme ça, mais je ne peux pas m'en empêcher ...

Je m'imagine à 25 ans dans mon état, et ça me fait vraiment flipper ... Je ne sais pas si je pourrai tenir ...

J'ai mal à l'âme

Et ce qui me fait mal aussi, c'est que personne ne voit que ça ne va pas bien, tout le monde me voit comme la fille qui croque la vie à pleine dents, et donc, personne ne s'intéresse à mon sort, alors que j'ai besoin d'en parler ... Personne n'est dispo, et ça renforce la solitude que je ressens au fond de moi ...

Me voilà revenue de vacances

Et quelles vacances ...

L'impression d'être totalement à côté de ses pompes, de ne pas reconnaître ma famille, de ne pas faire partie de cette famille ... Ca me fait peur ... C'est de plus en plus souvent que j'observe ma vie de l'extérieur, comme un spectateur, et là je me rends compte que tout ça est au fond très vide ... Je ne sais pas comment expliquer, mas je trouvais que tout ce qui nous arrivait était pitoyable, minable ... Voilà, une vie minable, des conversations minables, des blagues minables ... Je n'ai pas trouvé l'âme des vacances qui fait d'habitude briller ces moments familiaux ...
Je n'étais pas vraiment là, on aurait dit que je faisais la gueule tout le temps, mais je me forçais quand même pour sourire aux moments opportuns ... Je n'arrêtais pas de penser à ma vie, à mes amis que j'avais laissé et qui s'amusaient sans moi, sans se soucier de moi, et à mes amours inexistants aussi ... 

C'était vraiment très étrange ...

ET maintenant que je suis revenue, alors que j'avais l'impression que ma seule obsession c'était ça, revenir, et bien maintenant, je veux repartir : j'ai l'impression que je suis passée à côté de mes vacances, que je n'ai pas profité, que de bons moments me sont passés sous le nez sans que je fasse l'effort de tendre la main pour les prendre ...

Cette envie de pleurer qui ne m'a pratiquement pas lâché du séjour et qui ne s'est pas effacé arrivée chez nous ...